Arfeuilles sous les Chatel-Montagne, les Vichy et les Popillon

Arfeuilles sous les Chatel-Montagne, les Vichy et les Popillon

Arfeuilles sous les Chatel-Montagne et les Vichy

Les seigneurs de CHATEL-MONTAGNE démantèlent le château et partagent les terres avec leur allié, le seigneur de MONTMORILLON; On peut imaginer que c’est à cette époque que s’édifièrent les autres fiefs : Martel, Fauconnet-Reyre, Le Verger, LogesLuminet, Le Pingus. Guillaume et son fils Erard reconstruisent le Château et en font une forteresse. Ils construisent également un autre château plus agréable à habiter, en bordure du Barbenan (à cette époque, la rivière passait à la place de l’actuelle rue Denfert-Rochereau). Le droit d’aînesse n’était pas en vigueur et le partage des biens entre les héritiers était la règle habituellement appliquée. Le 15 juin 1454, aveu par Robert (Le Camus) précisant l’étendue de ses possessions dans lesquelles figure une partie du château, de la forteresse et du village d’Arfeuilles, l’autre partie étant la propriété de la dame de ROLLAT que l’on pense être une descendante des Châtel-Montagne (Jeanne ?) En 1506, Antoinette possédait le quart d’Arfeuilles appartenant aux VICHY. A la même date, Vassal avoue posséder la moitié de la seigneurie d’Arfeuilles. En 1507, Pierre d’URFE VEND sa part de la Baronnie de Châtel MontagneArfeuilles à Nicolas Popillon du Ryau. En 1533, ce même Nicolas Popillon achète la part que Madeleine de St Symphorien détenait dans la Baronnie. En 1546, Nicolas Popillon II (fils du précédent) achète la part de Pierre de Vichy.

De la forteresse que l’on désigna par la suite sous le vocable de “Vieux Château”, il ne reste que les murs qui ont servi de support à trois habitations. On peut les voir au dessus de la rue du 14 juillet. Du château construit dans le bourg, il reste une tour qui fait l’angle de la rue de la Gare et de la rue Denfert-Rochereau. A cette époque, le pied de la tour se trouvait beaucoup plus bas, au niveau du lit de la rivière (le pont n’existant pas).

Arfeuilles sous les Popillon

Nicolas I Popillon était le fils de Charles Popillon, argentier de la Duchesse Anne de France. Il avait acquis une grande fortune. Nicolas I était membre de l’Assemblée des Coutumes du Bourbonnais, écuyer, seigneur du Ryau, de Marigny et du Bouis (tous trois près de Moulins) et baron de Châtel Montagne. Il devenait baron de Châtel Montagne et Arfeuilles, mais cette baronnie dépendait toujours de la Châtellenie de Vichy. Il semble que Nicolas III et André se partagèrent Châtel Montagne alors que Philibert hérita d’Arfeuilles. Philibert était poète et publia différents recueils. Les armées protestantes sous la conduite de PONCENAT, lieutenant du Baron des Adrets, traversèrent plusieurs fois le bourg d’Arfeuilles aux alentours de 1568. A chaque passage, ils incendièrent forteresse et château. De la forteresse, il ne resta que les murs. Le château, plus récent, fut encore plus endommagé et les pierres vendues pour reconstruire des maisons. Il ne resta que la tour, encore visible de nos jours. En 1590, André acquiert les grandes dîmes d’Arfeuilles, portion revenant au seigneur de Montmorillon. Anne apportait en dot tout Châtel Montagne et Arfeuilles qu’elle tenait par héritage, legs, échange ou rachat. Edme de la Châtre était le fils de Henri de la Châtre, Comte de Nançay, maréchal de France. Edme fut général des gardes suisses en 1643. Il se distingua à la bataille de Nordlingen le 3 août 1645, y fut blessé et mourut peu après.

Louise Thérèse apporta en dot la baronnie de Châtel Montagne-Arfeuilles. Elle était Dame d’honneur du palais de la Reine. Louis de Crevant était gouverneur de Compiègne en 1648, gouverneur du Bourbonnais en 1660. Il participa à différentes campagnes militaires, fut fait grand maître de l’artillerie, Maréchal de France et duc le 3 avril 1690. Il mourut le 31 août 1694. Ayant dépensé sans compter, il était complètement ruiné. Il avait néanmoins acheté la plus grande partie de Montmorillon. Louise Thérèse vendit le 27 octobre 1713 toutes ses possessions du Bourbonnais à Paul Etienne BRUNET de RANCY, seigneur d’EVRY.

L’église du XIIème avait été agrandie à plusieurs reprises. D’une nef unique, par adjonctions successives aux XVIème et XVIIème, on avait fait une église à trois nefs avec des chapelles, dont certaines très richement décorées (chapelle Mareschal). La statue de la Vierge date du XIIIème siècle. Elle est en bois noir. Autrefois, très vénérée dans toute la Montagne Bourbonnaise, elle est considérée comme miraculeuse. Elle passa la Révolution sans dégradation, mais dut être restaurée à plusieurs reprises. Au début du XVIIème siècle, un vicaire, Benoît CAPITAN possédait des dons de sculpteur. Il sculpta en particulier un « Jacquemart » qui, placé dans une fenêtre du côté sud de l’église, sonnait les heures. Il faisait concurrence à celui de Moulins. Il a disparu vers 1970. En 1569, Nicolas de Nicolay, valet de chambre et géographe du Roi publie sa « Générale description du Bourbonnais ». Il était allié à la famille Popillon et se disait « Sieur d’Arfeuilles ». Il signale à Arfeuilles une maison seigneuriale mais ni forteresse, ni château, signe que ceux-ci devaient être en fort mauvais état. En 1606, les moines bénédictins reconstruisent sur la rue principale une maison qui incorpore une des tours de l’ancien château.

A une date indéterminée, la forteresse est reconstruite et prend (peut-être) le nom de Vieux Château. Celui-ci sert alors de lieu de collecte des impôts en nature.