Arfeuilles en 1789

Arfeuilles en 1789

Arfeuilles en 1789

Il ne semble pas que le bouillonnement des idées, prémices à la Révolution, ait beaucoup passionné les gens d’Arfeuilles. Essentiellement paysans, ils étaient plus préoccupés par l’abondance des récoltes et les famines que par les changements de société. Néanmoins, rapidement, sous l’influence de révolutionnaires, originaires ou non d’Arfeuilles, il se fit un clivage entre les « blancs » et les « rouges », un clivage néfaste, dont les séquelles sont encore sensibles de nos jours. Des luttes pour imposer le calendrier révolutionnaire, pour refuser les prêtres « jureurs », et célébrer un culte traditionnel clandestin avec des prêtres réfractaires, il y en eut certes ; mais point de décapitation spectaculaire, hors celle du clocher de l’église (Fouché, en poste à Moulins, ayant décrété que les clochers pointus étaient une insulte au peuple et devaient être détruits). Des trois cloches, une seule resta. Les deux autres, après des aventures diverses aboutirent, l’une dans le clocher de Mariol, l’autre dans celui d’Isserpent. La commune d’Arfeuilles fut constituée, dès 1789, autour du fief d’Arfeuilles en lui ajoutant les fiefs de Montmorillon, du Pingus, du Verger, des LogesLuminet, des Martel, et de Fauconnet-Reyve.

Ainsi, avec une superficie de 5 934 hectares et une population de 2 819 au recensement de 1801, elle était l’une des plus vastes de France et la sixième du département pour la population après Moulins (13 200), Gannat (5 043), Montluçon (4 420), Cusset (3 830), Saint-Pourçain (3 491). Arfeuilles fut chef-lieu de Canton en 1791 et le resta jusqu’en 1800. Cette charge administrative lui fut retirée car les révolutionnaires locaux n’avaient, dit-on, pas montré assez d’empressement à soutenir la transformation de la République en empire. Les principaux « Révolutionnaires » furent Jacques Forestier, Lacouture, Bardonnet-Villefort. Il faut faire une place à part pour Jacques Martin du Gard qui, receveur des impôts pour la Baronnie de Chatel Montagne-Arfeuilles, devint le premier maire d’Arfeuilles et le resta jusqu’en 1800. Le prêtre conventionnel était un certain Jean-Baptiste Laporte. A partir de 1795, l’instituteur était Joseph Martin, frère de Jacques Martin du Gard, et ancien curé de Thiers.